Mort en 1974, l'illustrateur et peintre Géa Augsbourg a laissé une œuvre considérable, dont une bonne partie est aujourd'hui encore méconnue du grand public. A l'occasion du centenaire de sa naissance, le Musée Historique de Lausanne consacre, du 17 mai au 29 septembre, une exposition à cet artiste multiforme qui fut une des hautes figures du paysage culturel de notre canton. Il se consacra aussi bien à la peinture, à la musique, au cinéma qu'à la littérature. Son fusain croqua le portrait de hauts personnages (qui furent souvent ses amis) comme Fargue, Ansermet, Cingria, Lifar, Mengelberg, Ramuz ou Auberjonois.
Charles Albert Cingria notait à son propos : «Géa lancé sur les routes, il y a trois ans, suivait la mer dans les Flandres. Il vivait d'alevins jetés par les vagues : les faisait cuire dans des boîtes. Sa frange de jeune moine gymnaste faisait se dérouler le houblon entre les lynx. Et voici que d'une main vive, sûre, tendre, magique – c'est un vrai sourcier de l'âme – il laisse agir ce roseau, fixant des images qui ravissent l'œil. Il faut accourir quand il y a des miracles» (in Œuvres complètes, Editions L'Age d'Homme).
